Préoccupé par le bien-être des enfants, l’Etat mauritanien ne cesse de déployer des efforts  pour mettre les enfants à l’abris des différents types d’abus et de négligence. Le pays a  amélioré son cadre légal et institutionnel en la matière en signant la Convention Internationale  des Droits de l’Enfant, en promulguant des lois et en adoptant des plans et stratégies de  protection de l’enfance (UNICEF, 2018).

Ces mesures ont souligné l’importance primordiale du bien-être de l’enfant et le rôle essentiel  de la famille dans sa protection (Sahara Media, 2019), et ont permis de réduire le travail des  enfants et d’atteindre un taux brut de scolarisation de 100% dans le primaire. Dans le domaine  sanitaire, des initiatives ont été prises pour renforcer la santé maternelle et néonatale (Nations  Unies, 2018). Et sur le plan administratif, la mise en place du Parlement de l’Enfant et des  conseils municipaux pour enfants ont permis aux enfants de librement s’exprimer sur leurs  problèmes (République Islamique de Mauritanie, 2022).

Malgré ces réalisations, des cas d’abus et d’ignorance des droits des enfants sont constatés.  En 2017, quatre enfants sur 10 ne sont pas enregistrés au niveau de l’état civilplus de la moitié  des filles âgées de 0-14 ans ont subi une mutilation génitale, et plus d’un tiers des femmes de  20-24 ans ont été mariées avant l’âge de 18 ans. Pendant la même année, huit enfants sur 10  de moins de 14 ans ont connu des châtiments corporels, et plus de 30% des enfants de 5-17 ans travaillaient dans des conditions indésirables (UNICEF, 2018). Aussi, l’état notionnel des  enfants de moins de cinq ans indique qu’un quart de cette catégorie souffre d’une  insuffisance pondérale à la naissance (UNICEF, 2017).

Cette dépêche rend compte d’un module d’enquête spécial inclus dans le questionnaire d’Afrobarometer Round 9 (2021/2023) pour explorer les expériences et les perceptions des Mauritaniens sur l’utilisation de la force physique dans l’éducation des enfants, la fréquence  de maltraitance et négligence des enfants, l’existence de soutien aux enfants vulnérables et  les performances du gouvernement dans la protection des droits des enfants.

Selon les résultats, la grande partie des Mauritaniens justifient l’usage de la force physique  pour discipliner les enfants mais estiment que ce fait n’est pas fréquent dans leur  communauté. Des majorités de répondants disent que les cas d’enfants non-scolarisés sont  fréquents dans leur communauté, mais qu’il n’est pas fréquent que les enfants soient victimes  de violence, maltraités ou négligés.

Globalement, la majorité des répondants affirment qu’il y a des sources d’aide et du soutien  pour les enfants vulnérables de leur communauté. Cependant, très peu se disent satisfaits des  efforts du gouvernement dans la protection des droits des enfants.